1continua son discours sentencieux et dit : 2Par le Dieu vivant, qui a écarté mon droit, Et par le Puissant, qui a rempli mon âme d'amertume, 3Tant que ma respiration sera encore en moi, Et le souffle de Dieu dans mes narines, 4Certainement mes lèvres ne prononceront pas d'injustice, Ma langue ne dira pas de fausseté. 5Loin de moi la pensée de vous donner raison ! Jusqu'à ce que j'expire, je ne renoncerai pas à maintenir mon innocence ! 6J'ai tenu ferme à ma justice, je ne la lâcherai pas ; Ma conscience ne me reproche aucun de mes jours. 7Que mon ennemi soit traité comme le méchant, Mon adversaire comme le coupable ! 8Car quelle est l'espérance de l'impie quand Dieu tranche, Quand il lui arrache sa vie ? 9Dieu entendra-t-il son cri, Quand l'angoisse l'atteindra ? 10Ou peut-il se réjouir dans le Puissant, Invoquer Dieu en tout temps ? 11Je vais vous instruire des voies de Dieu, Je ne vous cacherai pas les conseils du Puissant. 12Mais tous, vous les avez contemplées : Pourquoi donc avez-vous de si vaines pensées ? 13Voici le sort que Dieu réserve à l'homme injuste, L'héritage que les violents reçoivent du Puissant : 14Si ses enfants se multiplient, c'est pour l'épée, Ses descendants ne se rassasieront pas de pain. 15Ses survivants sont enterrés à peine décédés, Ses veuves ne [les] pleurent pas. 16S'il amasse de l'argent comme de la poussière, Qu'il entasse des habits comme de la boue : 17Il entasse, mais c'est un juste qui s'en vêtira, Un innocent aura son argent en partage. 18La maison qu'il a bâtie est comme celle de la teigne, Comme la cabane que fait un gardien [de vignes]. 19Riche, il se couche ; il ne se relèvera pas ; Il ouvre les yeux et n'est plus. 20Les angoisses l'atteignent comme les flots ; La nuit, la tempête l'enlève. 21Le vent d'Orient l'emporte, il s'en va ; Le vent l'arrache loin de son lien. 22Dieu lance [ses flèches] contre lui sans pitié ; Il s'efforce de fuir loin de sa main. 23On bat des mains à son sujet, Et de sa demeure on siffle après lui.