1L'Eternel répondit à du milieu du tourbillon et dit : 2Qui donc obscurcit le conseil Par des discours sans connaissance ? 3Voyons, ceins tes reins comme un homme ; Je t'interrogerai, et tu m'instruiras. 4Où étais-tu quand j'ai fondé la terre ? Parle, si tu possèdes l'intelligence. 5Qui en a fixé les mesures, si tu le sais, Ou qui a étendu sur elle le cordeau ? 6Sur quoi ses piliers ont-ils été fondés, Ou qui en a posé la pierre angulaire, 7Alors que les étoiles du matin chantaient en chœur, Que tous les fils de Dieu poussaient des cris de joie ! 8Qui a fermé la mer avec des portes, Quand elle sortit avec force du sein maternel ; 9Quand je lui donnai les nuages pour vêtements, Les sombres vapeurs pour langes ; 10Quand je lui donnai pour limites des berges abruptes, Que je lui mis des barres et des portes ; 11Et que je dis : Jusqu'ici tu viendras, et pas plus loin ; Ici s'arrêtera l'orgueil de tes flots ! 12As-tu, de ta vie, commandé au matin, As-tu assigné sa place à l'aurore, 13Pour qu'elle saisisse les extrémités de la terre, Et qu'elle en secoue les méchants ? 14La terre est transformée comme l'argile qui reçoit une empreinte ; Toutes choses se présentent comme un [riche] vêtement ; 15Les méchants sont privés de leur lumière, Le bras qui se levait [déjà] est brisé. 16Es-tu entré jusqu'aux sources de la mer ? T'es-tu promené au fond de l'abîme ? 17Les portes de la mort se sont-elles montrées à toi ? As-tu vu les portes de l'ombre de la mort ? 18As-tu embrassé du regard les vastes espaces de la terre ? Parle, si tu connais tout cela ! 19Quel est le chemin qui conduit au séjour de la lumière ? Et les ténèbres, sais-tu où est leur résidence, 20Pour aller les chercher dans leur domaine Et pour distinguer les sentiers de leur demeure ? 21Tu le sais, car alors tu étais né, Le nombre de tes jours est grand ! 22Es-tu entré jusqu'aux trésors de la neige ? As-tu vu les trésors de la grêle, 23Que j'ai réservés pour le temps de la détresse, Pour le jour de la bataille et de la guerre ? 24Par quel chemin la lumière se répand-elle, Et le vent d'orient souffle-t-il sur la terre ? 25Qui a ouvert des canaux à la pluie, Tracé la route aux éclairs, 26Pour qu'il pleuve sur un pays sans habitants, Sur un désert où il n'y a point d'hommes, 27Pour rassasier les solitudes désolées, Et pour faire germer une fraîche verdure ! 28La pluie a-t-elle un père, Ou qui a engendré les gouttes de rosée ? 29Du sein de qui est sortie la glace, Et le givre du ciel, qui l'a enfanté ? 30Les eaux se durcissent comme de la pierre, Et la surface de l'abîme devient solide. 31Est-ce toi qui noues les liens des Pléiades, Ou qui détaches les cordes d'Orion ? 32Fais-tu sortir les Hyades en leur temps ? Conduis-tu la Grande Ourse avec ses petits ? 33Connais-tu les lois du ciel ? Règles-tu son influence sur la terre ? 34Elèves-tu la voix jusqu'aux nues, Tellement que des torrents d'eau te couvrent ? 35Les éclairs partent-ils à ton commandement, Et te disent-ils : Nous voici ? 36Qui a donné de la sagesse aux sombres nuages, Ou qui a donné de l'intelligence aux nuées ? 37Qui compte avec sagesse les nues, Et les outres du ciel, qui les incline, 38Quand la poussière coule, puis se durcit, Et que les mottes de terre se soudent entre elles ? 39Chasses-tu la proie pour la lionne ? Assouvis-tu la faim des lionceaux 40Quand ils se courbent dans les cavernes, Qu'ils se tiennent en embuscade dans les taillis ? 41Qui prépare au corbeau sa pâture, Quand ses petits crient à Dieu, Qu'ils errent sans nourriture ?